L’ONU VALIDE LA CRÉATION D’UNE COMMISSION QUI PREND EN COMPTE LES BESOINS D’ADAPTATION DES HUMAINS FACE AUX CLIMATS

Le groupe de recherche Human Adaptability Project avec son programme « Adaptation » soutien la création le 17 octobre 2018 aux Nations Unies de la Commission mondiale sur l’adaptation (Global Commission on Adaptation) placée sous la direction de 28 commissaires, dont les initiateurs de cette initiative, Bill Gates (fondateur de Microsoft), Ban Ki-moon (ancien Secrétaire Général des Nations Unies et Kristalina Georgieva (Directrice générale de la Banque Mondiale). À l’heure des changements les plus rapides de notre histoire, il est indispensable de considérer nos aptitudes à nous adapter aux nouveaux climats et systèmes du futur.

POURQUOI L’ADAPTATION ?

Face aux changements climatiques, la mise en place de nouvelle structure plus ou moins énergivore et polluante ne suffira pas. Nous allons devoir nous adapter en tant qu’espèce en matière cognitive et, à plus long terme, physiologique. Cela va nous demander des efforts considérables de compréhension de nos capacités à générer cette adaptation.
Notre monde fait face aux cycles de changements les plus rapides de son histoire, avec une accélération exponentielle de ces derniers. Les nouvelles technologies d’un côté et les changements climatiques de l’autre vont soumettre les espèces vivantes à des changements de grandes ampleurs et à des vitesses inconnues. Face à cela, nous devons bien entendu réduire notre impact, de manière rapide et marquée. Mais nous allons également devoir nous adapter.
Or, l’adaptation est souvent raisonnée en termes structurels, avec la mise en œuvre de nouvelles technologies, architecture ou système de régulation des températures. Des structures elles-mêmes génératrices d’impacts qui ne peuvent être considérées comme l’unique solution. Nous considérons qu’il est au moins aussi important, sinon plus, que l’humain entame un processus d’adaptation personnel : s’adapter d’une part pour changer les paradigmes de nos fonctionnements quotidiens permettant de réduire nos impacts ; adapter nos capacités à la réactivité et l’agilité par une meilleure utilisation de nos capacités cognitives ; et une adaptation de nos aptitudes physiologiques par une acclimatation à plus long terme.

Pour ce faire, nous devons dans un premier temps comprendre comment notre cerveau se transforme physiologiquement face aux changements climatiques et de quelle manière nous pouvons créer les formations les plus efficientes pour préparer les humains à mieux vivre ces changements autant qu’à en réduire les impacts.

HUMAN ADAPTABILITY ET COMMISSION MONDIALE

Depuis 4 ans, le groupe de recherche Adaptation de l’Institut Human Adaptability Project, créé par Christian Clot et réunissant plusieurs laboratoires dont la LNC d’Étienne Koechlin (Neurobiologie, INSERM), COMETE de Stéphane Besnard (Perception et physiologie, INSERM), Ethospace de Carole Tafforin (Éthologie) et autres, cherche à mieux comprendre les capacités humaines d’adaptation face aux changements. Nous menons des projets de recherches sur le terrain, en condition réelle, plutôt qu’en laboratoire. Une approche indispensable tant les impacts de nouvelles conditions de vie ne peuvent être simulés dans toutes leurs composantes. Nous travaillons à mieux comprendre les marqueurs de la physiologie cognitive et de la physiologie générale de l’Adaptation, au travers d’études multifactorielles intégrative et pluridisciplinaire, afin de pouvoir, à court terme, mieux former les humains à vivre les changements et à agir de la manière la plus adaptée possible.
Nos travaux portent principalement sur trois axes :
– Conditions environnementales extrêmes et climatiques, avec la conduite d’expédition de recherche dans les climats les plus extrêmes et diversifiés
– Déplacement non volontaire de population avec un travail sur les migrants réfugiés qui doivent s’adapter à de nouvelles conditions très rapidement.
– Entreprises, dans lesquelles les conditions de changements sont génératrices de plus en plus de sentiments de désadaptations face aux évolutions des demandes et des métiers.

Nous soutenons par conséquent la création de cette commission mondiale, une excellente nouvelle pour augmenter à une vaste échelle internationale les recherche sur ces domaines, encore trop peu considérer malgré leurs importances majeures à l’heure actuelle. Elle permettra, au-delà d’une meilleure prise de conscience, de mener et partager des travaux à large échelle pour accélérer notre compréhension de l’adaptation humaine aux conditions futures.

C’est à nous de créer les conditions de notre adaptation au futur et nos capacités cognitives d’y faire face. Et il n’est pas de doute que nous en sommes capables.