La crise mondiale due au coronavirus COVID-19 de 2020 est exceptionnelle dans l’histoire mondiale de par son ampleur et son impact. Cette crise, nous devons la dépasser, mais nous devons aussi comprendre comment aider au mieux les humains qui la vivent, à toutes les échelles. Nous devons comprendre les impacts sociaux, de santé mentale et de gestion de la crise que génère un tel évènement. Comment trouvons-nous les ressources ou au contraire quels sont les signes de la détresse mentale qu’elle peut provoquer ? Comment aider concrètement, au quotidien, les plus fragiles en comprenant mieux les alertes préventives ? Comment évoluent et se développent nos capacités d’adaptation au fil du temps. Mais aussi comment cela va nous servir pour faire évoluer nos outils en cas de survenance de nouvelles crises et adapter nos changements de paradigmes nécessaires pour réduire autant que possible leur survenance.
C’est le but de l’étude COVADAPT que Human Adaptation Institute, en collaboration avec des chercheuses et chercheurs issus de plusieurs laboratoires et universités dont Cermes3, ICM, Univ. Grenoble Alpes – Univ. Savoie Mont Blanc, Université Paris 2 Panthéon-Assas (Largepa), a décidé de lancer immédiatement, au travers de questionnaires en ligne, conçus avec des spécialistes de plusieurs domaines complémentaires. Votre aide, en acceptant de participer à cette étude, nous sera précieuse.
Les buts attendus sont :
=> D’une part, grâce aux analyses paramétriques hebdomadaires, de pouvoir identifier les impacts sociaux et traumas de stress immédiats, à court terme, face aux évolutions des évènements en cours. Cela pourra permettre d’alerter et d’aider aux prises de décisions éclairées dans la gestion des risques sociaux du confinement (psychologique, psychiatrique, cognitif).
=> D’autre part de comprendre les mécanismes d’adaptation qui vont être mis en œuvre, à titre individuel, et collectif. Cela permettra de faire évoluer les outils en cas de survenance de nouvelles crises et d’adapter nos changements de paradigmes nécessaires pour réduire autant que possible leur survenance, en envisageant entre autres, des formations spécifiques.
Les chercheuses et chercheurs associés
Christian Clot, créateur et directeur de Human Adaptation Institute est un explorateur-chercheur, spécialisé dans les mécanismes humains d’adaptation face aux changements, aux crises et les conditions extrêmes de vie. Ses expéditions l’ont mené dans les milieux et conditions de vie les plus extrêmes. Il a vécu plusieurs confinements involontaires (bloqué lors de tempêtes, pris en otage et autres) et été sur le théâtre de crises majeures lors de tsunamis ou drames écologiques. Les observations qu’il a menées sur les humains subissant ces évènements l’on conduit à créer Adaptation Institute, pour mettre en perspective ces situations réelles avec des cas d’études cadrées et objectiver des actions concrètes, pour mieux vivre les changements profonds, dont les crises. Il est à l’initiative de cette étude.
Stéphane Besnard a été PI ou co-PI de programmes de recherches financés par l’ANR, la NASA, l’ESA, le CNES et l’Institut polaire français pour des programmes de physiologie et de médecine en milieu extrême. Il a développé une activité de télémédecine en EEG reliant 5 centres hospitalier en Basse-Normandie. Depuis 2010, il est impliqué dans plus de 10 programmes de recherche clinique (PHRC). Il a été à la tête de la commission médicale pour les vols paraboliques, il a été superviseur scientifique d’un programme de validation et de développement d’un système de suivi des têtes avec la société STARNAV et est actuellement impliqué dans l’expédition scientifique 4×30 jours Adaptation. Il a été membre du conseil scientifique de la Société de Physiologie.
Xavier Briffault est chercheur Hors Classe, Habilité à Diriger des Recherches, au CNRS (CERMES3). Spécialisé en sciences sociales et épistémologie de la santé mentale, il est engagé depuis 15 ans dans la recherche fondamentale et appliquée (santé publique et clinique), tout particulièrement dans le domaine de la prévention des troubles mentaux et de l’analyse de l’efficacité des interventions. Depuis quelques années il travaille également sur les technologies de e-santé (mentale).
Iris Condamine-Ducreux, doctorante en sociologie à l’Université Paris-Sud à l’École doctorale de Santé Publique, affiliée au laboratoire Centre de recherche médecine, science, santé et société (CERMES3). Après avoir travaillé sur l’accès à la culture des personnes en grande précarité, elle est actuellement en deuxième année de thèse de santé publique (en sociologie), et elle analyse en utilisant une méthode mixte (méthodes quantitatives et qualitatives) les formes de sociabilités et de supports sociaux de la population d’usagers de drogues injecteurs et leurs potentiels impacts dans la transmission de l’hépatite C et du VIH
Luc Mallet, est Professeur de Psychiatrie à l’Université Paris Est Créteil, psychiatre au CHU Henri Mondor à Créteil, chercheur en neurosciences à l’Institut du Cerveau à Paris, et Professeur Associé à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève. Il coordonne un ensemble de projets de recherche translationnelle visant à caractériser la physiopathologie des comportements répétés pathologiques chez l’homme dont le trouble obsessionnel compulsif. Son programme de recherche aborde également l’utilisation des nouvelles technologies pour optimiser les traitements, personnaliser la prise en charge, et éviter l’isolement des personnes souffrant d’un trouble mental. Il est impliqué dans de nombreuses institutions pour promouvoir la recherche en psychiatrie, notamment comme directeur de la Fondation Fondamental Suisse depuis 2015. Il a reçu le prix Marcel Dassault pour la recherche en santé mentale en 2013, et le grand prix Philippe et Maria Halphen de l’Académie des Sciences en 2015, récompensant ses travaux sur les dysfonctionnements cérébraux sous-jacents aux troubles obsessionnels compulsifs et le développement d’approches thérapeutiques innovantes multidisciplinaires.
Margot Morgiève Docteur en sociologie des sciences, elle est chercheuse au Centre de recherche, médecine, sciences, santé, santé mentale, société et à l’Institut du Cerveau, Inserm, Paris.
Karim N’Diaye PhD Neuroscientifique et psychologue Comportement, émotion et ganglions de base à l’ICM.
Marie Jauffret-Roustide est sociologue, chargée de recherche à l’Inserm. Elle a coordonné plusieurs enquêtes en sociologie et en santé publique (enquêtes quantitatives transversales, enquêtes de cohorte, enquêtes qualitatives socio-anthropologiques) en population générale sur la thématique des maladies infectieuses et dans des populations vulnérables (usagers de drogues, migrants, personnes détenues). Elle a une grande expérience dans la méthodologie d’enquêtes et dans les recherches participatives associant les personnes concernées à la construction des protocoles de recherche. Elle travaille actuellement sur les politiques de réduction des risques dans le champ des drogues au niveau international.
Philippe Le Moigne, sociologue, chargé de recherche Inserm
Jérémy Roumian est directeur des opérations du Human Adaptation Institute et doctorant en sciences de gestion au sein du laboratoire Largepa de l’Université Paris 2 Panthéon-Assas. Il est engagé dans la recherche en leadership, théorie des organisations (avec une prédilection sur les sujets de coopération et de coordination des groupes) et logistique organisationnelle.
Delphine Traber est docteure en psychologie sociale, Sophrologue. Actuellement chercheuse au sein du Laboratoire Inter Universitaire de psychologie (LIP PC2S) de l’Université Savoie Mont Blanc. Elle est engagée dans la recherche appliquée à la prévention avec une approche intégrative biopsychosociale par l’analyses de l’efficacité et le développement d’interventions. Depuis quelques années, elle cherche à prévenir l’impact de situations stressantes auxquelles peuvent être confrontés manière fréquente certaine profession à risques.
Natacha Vellut, psychologue clinicienne, ingénieure CNRS, membre du Cermes3. S’intéresse depuis plusieurs années au phénomène “hikikomori”, un retrait à domicile d’adolescents et jeunes adultes, repéré et nommé au Japon à partir des années 1990, qui enseigne sur les difficultés associées au confinement chez soi, mais aussi aux possibilités de remaniement des investissements des personnes concernées.
Les laboratoires partenaires
Human Adaptation Institute est un institut de recherches et d’actions qui étudie les capacités humaines d’adaptation pour proposer des solutions concrètes pour se préparer, gérer et former aux situations de transformations. Il mène des études exclusivement lors de situations réelles, sur des humains, afin de mieux comprendre les leviers cognitifs et sociaux des changements paradigmes situationnels. Ces travaux sont complétés par des dizaines de cas d’études pour identifier les marqueurs spécifiques permettant une meilleure adaptation aux changements et aux crises.
Cermes3, centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société, est un laboratoire multidisciplinaire consacré à l’analyse sociale des transformations des mondes des sciences, de la médecine et de la santé ainsi que leurs rapports à la société. Dans son projet actuel, il a choisi d’analyser ces transformations à la lumière de la notion de « crise », en s’intéressant tout particulièrement aux effets spécifiques induits par la convergence de différents types de crises. Le laboratoire réunit des sociologues, des historiens, des anthropologues, des politistes, des économistes, des psychologues et des philosophes.
Institut du Cerveau (équipe NERB), le cœur scientifique de notre programme de recherche est l’étude de la nature exacte du traitement de l’information que les ganglions de la base (GB) appliquent à l’information corticale avec trois perspectives : 1) améliorer notre connaissance fondamentale des mécanismes cérébraux de traitement de l’information ; 2) mieux comprendre la physiopathologie des maladies humaines qui sont liées à un dysfonctionnement des GB et 3) développer des traitements innovants pour les pathologies neuropsychiatriques résistantes.
Laboratoire de Neurosciences Sensorielles et Cognitives : Les objectifs scientifiques du laboratoire de Neurosciences Sensorielles et Cognitives (LNSC) consistent à :1) Caractériser les processus et mécanismes neuronaux impliqués dans le fonctionnement normal et pathologique des systèmes sensoriels, 2) Analyser comment ces systèmes interagissent pour maintenir la perception de son propre corps et l’espace extra personnel et quels sont les mécanismes cérébraux et les représentations qui sous-tendent ces perceptions, 3) Comprendre comment la cognition module ces perceptions et ces représentations, 4) Concevoir de nouvelles méthodes de réhabilitation, évaluer leur potentiel à promouvoir une récupération sensorielle et/ou cognitive et caractériser les mécanismes cérébraux impliqués dans cette récupération.