En ce vendredi 18 décembre, nous tenons tout particulièrement à adresser nos pensées et notre soutien aux migrants du monde entier. Cette Journée internationale qui leur est dédiée doit nous amener à la prise de conscience quant à la nécessité de dépasser les réalités actuelles, et surtout les statu quo politiques, climatiques et économiques. Il s’agit avant tout d’avoir un œil critique sur les préjugés, dans une logique de sensibilisation de l’opinion publique. Le truisme est que l’on a encore une géométrie extrêmement variable vis-à-vis de la question, avec des prises de position clivantes et parfois très hostiles. Cependant, il n’est pas inopportun de penser aux objectifs du Millénaire (OMD) des instances de l’ONU.

En réalité, depuis l’aube de l’humanité – elle-même ayant été nomade originellement – les migrations font partie intégrante de nos civilisations et de notre patrimoine génétique. S’informer sur nos passés respectifs et notre trajectoire commune passée et à venir en tant qu’espèce, dépasser ses blocages qui peuvent mener à des replis identitaires, mais aussi comprendre comment on peut amorcer un futur bien plus salutaire, c’est le meilleur moyen pour éviter les itératifs conflits stériles sur l’ensemble du globe.  

En ce jour, nous adressons, donc, toute notre sollicitude et nos volontés de dépasser les frictions géopolitiques, avec un désir de changements systémiques. L’adaptation est un mot clé qui se trouve dans toutes les sphères, et la migration est un exemple type de notre capacité à nous mouvoir dans des circonstances en réinventant nos habitudes, nos modes de pensées, nos besoins…  C’est pourquoi les migrations forcées sont un des axes de notre Institut de recherche.

La mondialisation a eu ses effets positifs en matière de développements économiques, socio-culturels avec cette force de rendre centripètes les interactions humaines, surtout à l’ère des médias sociaux. Cependant, depuis son émergence, elle avance sur deux vitesses et la périphérie mondiale apparaît comme un dommage collatéral. Les composantes de la migration internationale subissent les revers d’un monde qu’elles n’ont pu incorporer, loin de cette logique d’interdépendance qui forge les sociétés capitalistes. Avec la multiplication des conflits, les épisodes de catastrophes naturelles, le réchauffement climatique, les pandémies telles que les vagues successives et mutantes de la Covid-19, la migration pourrait bien évoluer crescendo très rapidement. Grâce à la force réticulaire des réseaux d’information et de communication et des réseaux sociaux, nous avons la possibilité inouïe de changer la donne et de réinventer une mobilité plus humaine et plus solidaire.

La migration mobilise de plus en plus l’attention de la communauté internationale, aujourd’hui. Demain, nous serons tous concernés par ce phénomène à endiguer sous le prisme d’une intégration sans discrimination de tous ceux qui aspirent à construire un futur meilleur : le leur, comme le nôtre. Il n’y a pas de dichotomie en réalité, mais un ensemble global partagé où les Droits de l’Homme sont suprêmes. Ce n’est qu’avec des élans de coopération que nous pourrons, à l’avenir, fêter cette journée avec une émotion bien plus positive, dans un cadre inclusif, amical et nourricier.

La complexité de cette situation n’est pas incompressible si l’on additionne les efforts de chacun, quels que soient les pays et les régions ciblées, pour coordonner un système prolifique où le souverain bien serait de mise, concept cher à Kant. De même, la migration apporte de nombreuses richesses pour les pays si l’on prend en considération toute la valeur ajoutée en matière économique et culturelle, pour rester limitatif.

Si le rapport aux flux migratoires soulève encore des interrogations et des positionnements parfois très tranchés et parfois ambivalents, il convient de concevoir cette réalité comme un produit de l’Histoire porteurs de sens, de réinventions avec le principe d’acculturation et surtout de richesses intrinsèques à promouvoir massivement.

#journéeinternationaledesmigrants

Information chiffrée : Le nombre de migrants internationaux dans le monde a atteint 272 millions en 2019, soit une augmentation de 51 millions par rapport à 2010. Actuellement, les migrants internationaux représentent 3,5% de la population mondiale, contre 2,8% en 2000, selon les nouvelles estimations publiées mardi par les Nations Unies[1].


[1] https://news.un.org/fr/story/2019/09/1051802

Pour Adaptation Institute,

Idriss Naoui